Cadre réglementaire de la psychothérapie

 

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“LE TITRE DE PSYCHOTHÉRAPEUTE
Le titre de psychothérapeute est désormais protégé par la loi (loi 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique). Voici une présentation de la situation actuelle (actualisé janvier 2017) :

Un peu d’histoire
L’article 52 sur la psychothérapie dans la loi de 2004 trouve son origine dans une proposition d’amendement de la part du député Bernard Accoyer visant à réglementer la profession de psychothérapeute. Mr Accoyer, médecin, pensait qu’il était judicieux de réserver cette profession aux psychologues et aux médecins.

Ce besoin de médicaliser la psychothérapie n’est pas nouveau. Cela fait plus d’un siècle que la bataille se poursuit. On se souvient qu’en son temps Freud lutta contre cette tendance, puis Carl Rogers aux Etats-Unis, pour que la psychothérapie ne rentre pas dans un modèle médical et que le métier de psychothérapeute soit au contraire accessible à tout le monde.

Avant la loi de 2004, la pratique de la psychothérapie était libre en France et n’importe qui pouvait se dire psychothérapeute. Il y a avait effectivement un vide juridique. C’est la raison pour laquelle nos organisations professionnelles, conscientes des risques de dérives, avaient commencé à réguler la profession, sous l’impulsion en France de l’AFFOP, et de la FF2P et au niveau européen sous l’égide de l’EAP (European Association for Psychotherapy). Cette dernière créa dans ce but le Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) qui définit ce qu’est la psychothérapie et précise les conditions strictes pour devenir psychothérapeute.

L’amendement Accoyer a provoqué une vive opposition de la part des psychothérapeutes et des psychanalystes. Mais malgré les efforts de nos fédérations professionnelles, l’amendement a été voté ; et la loi protège désormais l’utilisation du titre de psychothérapeute.

Dans l’attente du décret d’application, les discussions avec le gouvernement se sont poursuivies pour essayer d’influer une dernière fois sur les textes réglementaires ; mais peine perdue. Le décret a finalement été publié six ans après la loi, en 2010. Preuve s’il en est de l’embarras du Ministère de la Santé.

Que dit la loi ?
Elle réserve l’usage du titre de psychothérapeute aux psychologues, aux médecins et aux psychanalystes (sous certaines conditions de connaissances en psychopathologie et après un long stage pratique).

Autrement dit, la psychothérapie en tant que profession indépendante et spécifique n’existe plus. Les personnes qui se forment à la psychothérapie, durant une formation souvent longue et coûteuse (de 5 à 7 ans), ne sont pas autorisées à se prévaloir du titre de psychothérapeute.

Où en est-on ?
Actuellement, les professionnels de la psychothérapie sont dans une situation inconfortable puisque ils ne peuvent pas porter le titre d’une activité qu’ils pratiquent pourtant.

Pour toutes ces personnes, profondément engagées dans cette profession, le plus souvent passionnées et compétentes, la seule solution a été d’abandonner le label de “psychothérapeute” et de se donner une nouvelle appellation: “praticien de la psychothérapie”, “psychopraticien”, “thérapeute centré sur la personne”, “accompagnateur en psychothérapie”, “coach”, “professionnel de la relation d’aide”, “professionnel en counseling”…

De fait, notre organisation professionnelle, la FF2P, concentre désormais ses efforts sur la création d’un nouveau métier auprès de l’Office national des métiers, celui de Psychopraticien. Les discussions sont en cours.

AU NIVEAU EUROPÉEN
La plupart des pays européens ont légiféré sur la psychothérapie et précisent son exercice (ce qui n’est pas le cas de la loi française). Certaines lois (comme en Belgique et en Autriche) sont très ouvertes et favorables aux psychothérapeutes (en Autriche par exemple, la psychothérapie est même remboursée par les services sociaux).

À noter un petit paradoxe : l’Union Européenne ne s’est toujours pas saisie du dossier : il n’y a donc pas d’harmonisation sur notre profession au niveau européen.

La formation à la psychothérapie
De même, ce qui est logique, les législations de nos voisins ainsi que la plupart des organisations professionnelles se sont penchées sérieusement sur les critères de formation des futurs psychothérapeutes.

En 2016, l’institut de formation ACP-France a profondément modifié son plan de formation afin de suivre ces différentes recommandations et d’anticiper une possible modification de la législation française.”

Source : ACP France
 
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